Le folklore basque
Quelques photos et dessins
LAPURDI ( Le Labourd )

Situé dans la zone touristique, les traditions avaient un peu disparues au bénéfice de danses plus modernes. Dans les années 1970 un travail de recherche effectué par certaines individualités ( Pierre Betelu ) et groupes de danse basque permet un renouveau de la danse traditionnelle en Labourd tant au niveau social que rituel.

Les mutxiko ou jautziak ( sauts basques ) reviennent sur la place publique après le premier mutxikoaren eguna en 1981 à Arcangues. Actuellement, une fois par mois, ce genre de bal populaire est organisé le Dimanche dans certaines villes et villages comme à Bayonne sous l'egide du groupe local Orait Bat. ces danses sont les mêmes dans les 3 provinces du Pays Basque Nord mais sont exécutées différemment : en Labourd, les pas sont glissés, en Basse Navarre ils sont sautés. Un meneur de jeu annonce les pas à haute voix. Ces danses sont éxecutées en tenue de ville et ouverte à tout le monde. Elles ont également un franc succés lors des fêtes de Bayonne.

Pour ce qui est du rituel, le carnaval labourdin connait aussi un certain renouveau. Il se compose d'un cortège avec porte drapeau, des danseurs ( kaskarot ), les bezta gorri visage masqué qui assurent la quête, les suhitzaileak ( les pompiers ), les kotilun gorri, masqués aussi comme les bezta gorri et qui portent une jupe sur le pantalon et une ceinture garnie de cloches. Suivent jauna eta anderea, ( le monsieur et sa dame ) en costume citadin.
La partie musicale qui avait été assurée par un musicien avec xirula ( flûte à 3 trous ) et soinu ( tambourin à 6 cordes ) tend à être remplacé aujoudr'hui par un mini orchestre ( txaranga ) avec clarinette, caisse claire, basse et accordéons. Le cortège déambule dans les quartiers du villages pour effectuer une quête dans chaque maison et exécute la danse que demande les habitants.

De tradition, les cortèges des villages intérieurs se rendent également dans les villes comme Bayonne pour danser les danses traditionnelles comme le makil taikiak ( danse des petits bâtons ), hegi, lapurtar motxak .... afin d'agrémenter leur quête de carnaval.

BAXE NAPARROA ( Basse Navarre ) Donibane Garazi - St Jean Pied de Port

Folklore assez unifié avec surtout deux manifestations.

Le Santibate ou cavalcade se déroule en période de carnaval, le but est de faire une quête et permet de rassembler des victuailles pour le repas du soir. Les principales danses exécutées au cours de ces cavalcades sont des sauts basques Jautziak ( également nommés mutxiko ). Elles comprenent un certain nombre de pas qu'un meneur de jeu annonce à hautre voix afin que les danseurs puissent les exécuter. Le cortège de la cavalcade en plus des danseurs se compose des Zapurrak ( sapeurs ), tablier de cuir, bonnet de grognard et hache sur l'épaule, les makilari ( tambour major ), les zigantea ( géants à tête de poupée portés par des hommes cachés sous la jupe consolidée par chassis de bois, les garriak qui s'occupent de la quête à pied. Il peut y avoir aussi les zaldikoak qui assurent la quête à cheval avec une hampe terminée par une bourse pour pouvoir atteindre les fenêtres des maisons, les banderriak ou porte drapeaux et les basandere ( femme sauvage ) dont le visage est voilé. seul les hommes avaient le droit de participer à ces danses. Aujourd'hui, cela est un peu différent!

PESTA BERRI ( Fête Dieu )

Fête qui a lieu en juin surtout dans les villages de Helette, Iholdi, Bidarrai, Armendaritz.
Fête religieuse où les villageois se rendent à la messe , les uns vêtus de costumes militaires de l'époque napoléonienne ( sapeurs, lanciers etc.. ) et les jeunes gens habillés en volants appelés ainsi à cause des volants de tissus qui pendant de leurs épaules. Ils sont accompagnés de musiciens ( orchestre champestre ). Une première intervention des portes drapeaux a lieu durant la messe après l'élévation et ensuite à la fin de la messe, les danseurs et musiciens se rendent sur la place du village ou au fronton pour exécuter une série de danses ( sauts basques ) où le public est convié. L'après midi le même scénario se répéte lors de la procession avec une halte à chaque reposoir avec le Saint Sacrement où interviennent les makilari ( tambour major ).


XIBERUA ( La Soule ) MAULE - MAULEON

Parmi les 3 provinces du Pays Basque nord, la région d'élection de la danse est et semble avoir été la Soule, bien que l'exode dans les rangs des danseurs hommes et le fait que la femme soit entrée dans la danse a été un élément essentiel pour sauvegarder ces traditions. Le point fort de la danse en Soule est certainement la mascarade, donnée en période de carnaval et organisée chaque dimanche dans un village différent. A l'époque la période était du 1 er janvier au Mercredi des Cendres; aujourd'hui, le calendrier est un peu modifié. Dans cette mascarade le rituel ne varie pratiquement jamais. Elle débute le matin par la prise de barricades, les exécutants étant reçus par le village d'accueil, la barricade est matérialisée par une série de bouteilles posées à même le sol. Apres l'assaut de la barricade les sauts basques sont donnés sur la place du village, puis les acteurs sont invités à déjeuner.
La représentation reprend l'aprés-midi sur la place sous forme de danses et de théâtre paysan sur des thêmes d'actualité pour se terminer par le bralia ( saut souletin ) qui réunit acteurs et spectateurs.

Deux groupes d'exécutants forment le cortége des mascarades souletines.
Les rouges : les bons, bien habillés qui ont le bon rôle. Ce sont les gens du Pays.

Txerreroa le gardien des troupeaux de porcs avec son balai à queue de cheval ouvre la route à la mascarade.
Gatüzaina le "chat" manipule une sorte de ciseaux en bois, pince à sorciére qui dans certains lieux sert à attraper les saucisses suspendues.
Kantiniera la cantinière, autrefois une bohémienne.
Zamalzaina l'homme cheval ou cheval jupon, personnage que l'on retrouve dans d'autres pays ( Provence, Italie, Roumanie ).
Ensenaria le porte drapeau qui exibe le drapeau souletin.
Ces 5 personnages exécutent les danses les plus spectaculaires de la mascarade.

Suivent jauna et anderea ( le monsieur et sa dame ) laborari eta laborarisa ( le paysan et la paysanne ), marexalak les maréchaux ferrans qui ferrent le zamalzaina ( homme cheval ), kükülleroak : les jeunes du village, futurs danseurs , kerestuak : les hongreurs qui s'expriment en béarnais et qui castrent le cheval.

Les noirs : les mauvais, mal habillés, ils ont un rôle grotesque; ce sont les "étrangers".
xorrotxak : les rémouleurs se déplacent en chantant sur le même air. Ils sont chargés d'affûter l'épée de Monsieur.
buhameak : les bohémiens, personnages grossiers fuyant le travail et vivant de rapines.
kauterak : les chaudronniers. Kabana est le chef et Pitxu l'apprenti tient le rôle du comique. Ils tournent en dérision le village qui recoit suivant l'événement passé.

La partie musicale est assurée par un joueur de flûte à trois trous ( Txülülari ) et un joueur de tambour.

Au rythme des grosses cloches à Ituren et Zubieta

Ituren et Zubieta, deux petits villages navarrais, ont sauvé et transmis au fil des siècles leur vieux et très spectaculaire carnaval.
Avec l'accord des maires, le même rite se perpétue invariablement. Le lundi, Zubieta rend visite à Ituren et le mardi le protocole est inversé. Cette cérémonie a lieu généralement les derniers lundi et mardi de janvier.

Les Joaldunak ou Ttuntturoak, Zanpartzarrak , acteurs les plus connus de ce carnaval sont déguisés selon un rituel fort ancien : ils sont vêtus d'une chemise blanche, de longues chaussettes de laine beige recouvrant jusqu'aux mollets un pantalon bleu de chauffe, d'un jupon descendant à mi-cuisse et chaussés d'abarkas ( chaussures des bergers basques ). Ils portent sur le haut du corps une peau de mouton. Arrivés à ce stade de l'habillement, l'aide du " maître harnacheur " est requise. A l'aide d'une corde de chanvre, il va fixer au bas des reins les grosses sonnailles que porteront les Joaldunak.
Enfin deux petites sonnailles sont fixées au niveau des omoplates et le Ttuntturro, grand chapeau pointu rehaussé d'un plumet, peut alors reposer sur la tête.
Au fur et à mesure que les Joaldunak sont prêts, ils se réunissent et commencent à marquer le rythme au son des sonnailles.
Chacun des deux villages possède son propre rythme de battement des cloches. Lorsqu'ils sont réunis, cest le rythme de Ituren qui est adopté.
Munis de " l'Isopüa ", court manche de bois recouvert d'une queue de cheval, les Joaldunak en colonne ou par files de deux vont relier à travers les rues et champs les trois quartiers de Ituren , puis ils rejoindront par la route le village visité en marquant rythmiquement et sans interruption le pas au seul son des grosses cloches. Et inversement le mardi.
Le Dambolin Nagusi , ou majordome des Joaldunak, porte suspendu au cou une corne de vache lui permettant de commander aux autres les différents changements de direction.
Les Yoaldunak vont rencontre à Aurtiz, un personnage très important : l'ours, véritable personnage symbolique qui, sortant de son hibernation, est guidé par son montreur.

Derrière ce rite carnavalesque quasiment au seul son des cloches, ne sommes-nous pas en présence d'un ancien rituel de déshivernation de l'ours annoncant le renouveau du printemps, cherchant aussi à protéger les vivants et les troupeaux?
Il existe des affinités, des coïncidences avec d'autres carnavals, car les sonnailles et les cloches sont fréquentes dans les de nombreuses régions européennes.
Enfin lorsque les Yoaldunak d'Ituren ainsi que l'ours arrivent à proximité de Zubieta, avec l'accord du maire visité, les Joaldunak des deux villages vont ensemble vers le village visité où la place du fronton leur permettra de finir le carnaval après maintes évolutions au son de la corne du Dambolin Nagusi.